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Philippe-Joseph SALAZAR

Ancien(ne) Directeur de programme Afrique du Sud  du 01/07/1998  au 30/06/2004

Direction de programme : Rhétorique et démocratie

Résumé : Le programme a pour objet pratique le développement de la démocratie sud-africaine. Toutefois son projet théorique vise les rapports entre la pratique rhétorique dans une démocratie émergente (ou émergeant clans un nouveau contexte comme la France dans l'UE) et la nature de « l’argumentation publique ». Quatre points d’application :
•L’efficacité de l’ethos présidentiel. Sous ce chapitre, je me propose d'analyser comme I'épidictique s'aligne sur une rhétorique de valeurs « performées » par un orateur idéal. Une double question : un, comment les catégories éthiques peuvent-elles être reportées sur un chef d’État « charisme » ? La nature de « législateur » de Mandela lui permet de tenir les deux fils rhétoriques essentiels de la parole publique : il argumente sa parole, et célèbre la délégation de Ia parole. Mais son successeur ? Qu'est-ce que « hériter » d'un tel système ? Deux, les parlementaires sont-ils dans I'ordre de la glose ?
Retour : comment construire une théorie du dissensus ?
•La pratique de l’inventio oratoire en ce qui a trait à la doctrine des droits civils. Leur nomenclature offre des topoi, au point que les discours de politique ponctuelle sont comme des applications (au sens où, dans l'art des sermons, on dit qu'un prêche « applique » une citation biblique) de la parole constitutionnelle, et du chapitre sur les droits de l’homme. La question qui se pose aussitôt est celle de I’homonymie. Comment un discours peut-il « dire » un topos ? L'étude de la topique civile permettra de délimiter les jeux d'homonymie et en Particulier de circonscrire le geste que je qualifierai de « platonicien », des Libéraux, à savoir (je cite) : This is not
reality, this is rhetoric
.
•Le retooking (« recyclage ») de la rhétorique constitutionnelle par les partenaires sociaux. Existe-t-il des universaux rhétoriques qui allouent un passage de la topique à l’« élocution » ? Plus directement, est-ce que les débat autour des textes de loi (dans les commissions) ne sont pas essentiellement des figures de discours ? Peut-on établir Ie degré de fiction de cette élocution et réfléchir en fonction du pathos et de I'ethos sur l’expertise parlementaire ?
•Élaborer une théorie de ce que j'appelle « rhétoriques en contact » : sermons/effets de la « communication »/ formes de l'oralité publique. De fait, le test pratique de la topique comme de cette élocution est administré par des rituels qui actionnent un « contact logique ». Il y a lieu de repenser ce que la théorie oratoire nomme action.