2022
Directeur de programme du 13/06/2022 au 30/06/2028
Pays : Japon
Direction de programme : Philosophie japonaise, philosophie européenne et pensée environnementale
Résumé : Alors que la philosophie semble éprouver quelques difficultés pour répondre aux grands enjeux contemporains, une discussion franche avec d’autres territoires du philosopher apparaît incontournable. La philosophie japonaise moderne s’est constituée avec et contre la philosophie occidentale, ainsi qu’avec et contre la pensée orientale. En dépit de l’intérêt que pourrait présenter son étude, force est de constater la place marginale qui lui est aujourd’hui consacrée dans l’enseignement et la recherche francophones. Cherchant à répondre à ce constat et à montrer combien l’étude de ses auteurs pourrait contribuer à une réflexion renouvelée, et plus inclusive, des grands enjeux actuels, le projet que nous entendons conduire en tant que directeur de programme à l’étranger du Collège international de philosophie consistera en la présentation, la discussion et la mobilisation de conceptions tirées de la philosophie japonaise moderne dans le but de répondre à des problématiques actuelles telles que celles liées aux problèmes environnementaux.
Si ce projet s’inspire des travaux d’Augustin Berque, avec qui nous avons eu l’honneur de travailler, il s’en distinguera par la perspective plus philosophique que nous adopterons. Pour construire sa pensée, Berque puise dans les philosophies de Nishida Kitarō, Watsuji Tetsurō, Imanishi Kinji ou encore Yamauchi Tokuryū. Il ne s’est néanmoins pas spécifiquement penché sur la manière dont ces auteurs ont débattu entre eux de diverses questions, notamment celle du rapport entre individu et environnement, celle du rapport entre société et environnement, et celle des jeux de dépendances mutuelles qui structurent les relations entre individus, entre groupes et entre sociétés. En outre, Berque ne s’est pas intéressé à la genèse de ces idées chez Miki Kiyoshi. Or, Miki fut au Japon, semble-t-il, l’un des premiers philosophes à discuter le rapport de détermination réciproque qu’il existe entre l’humain et la nature.
Nous nous proposons, tout d’abord, de faire l’archéologie de ces idées au Japon. Fort d’une telle étude, nous entendons nous demander dans quelle mesure les réflexions de ces auteurs pourraient contribuer à penser sous un jour original des questions actuelles telles que les questions environnementales.