Alessandro DE LIMA FRANCISCO
Actuel(le) Directeur de programme Brésil du 01/07/2022 au 30/06/2028
Direction de programme : Archéologie de la musique : histoire de la pensée et discours sonore
Résumé : Ce projet présente une recherche en cours débutée en 2016 au colloque Arts, manifestes, manifestations, à l’Université Fédéral de Rio de Janeiro, reprise au colloque Michel Foucault et les arts, organisé à Paris en 2017 par Judith Revel, Fabienne Brugère et Arianna Sforzini. Le dernier pas fut donné en 2019, à la Maison de L’Amérique latine de Paris, à l’invitation de Patrice Vermeren ; ce fut le résultat d’une recherche menée pendant deux ans auprès de l’ENS sous la supervision de Claude Imbert. Il s’agit surtout d’un essai méthodologique visant à élargir la notion de discours – d’abord vers la notion de discours sonore (Klangrede, selon le chef d’orchestre Nikolaus Harnoncourt) –, ce qui nous fait voir que la forteresse (romantique ?) construite autour des arts afin de lui cerner un domaine propre mérite d’être remise en question, dès que l’on s’aperçoit que le « moment cartésien » est parallèle à ce que nous avons intitulé « moment monteverdien ». Cela ne veut pas dire qu’ils sont des moments différents à proprement parler, mais qu’il s’agit de deux dimensions diverses d’un même moment dont nous soulignons leurs singularités. Dans le déroulement des activités ayant pour base un séminaire qui se tiendra à l’Institut des arts de l’Université étatique paulista (UNESP), à São Paulo (Brésil), on propose d’abord de reconsidérer la méthode archéologique foucaldienne, ses prémisses et leurs implications, à titre de bien préparer les outils du travail envisagé. Ensuite il faudra être attentif aux seuils entre les âges selon la division des épistémès exposées surtout dans Les mots et les choses, aux usages faits de l’archéologie foucaldienne afin de mettre en question les notions de style et de génie et encore de passer en revue la scansion habituelle de l’histoire de la musique. Cela n’a pas pour résultat nécessaire la proposition d’une nouvelle division de cette histoire, mais peut-être la relativisation des arguments qui fondent son découpage traditionnel. Guidé par le nom propre Dante Alighieri, on suggère, en fin, de puiser au Moyen Âge tardif des éléments, pour réfléchir à des alternatives au sujet du discours musical et du discours-pensée –, en laissant ouverte la possibilité d’une analyse comparative entre les discours sonores de différentes cultures. Bref, le discours – et plus précisément le discours sonore – n’est que l’élément d’un projet dont la raison d’être est l’étude de l’ordre et, donc, du déploiement historique de la/des rationalité(s).