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Manola ANTONIOLI

Actuel(le) Directeur de programme du 01/07/2022  au 30/06/2028

Direction de programme : Écosophie : une écologie plurielle

Résumé : Ce projet de recherche se propose de prendre comme point de départ le projet d’ « écosophie » que le militant, psychanalyste et philosophe Félix Guattari avait commencé à développer entre la fin des années 1980 et sa mort en 1992, et qui se déploie à travers ses derniers ouvrages (notamment Les trois écologies en 1989 et Chaosmose en 1992), mais également dans un grand nombre d’entretiens, articles, conférences qui ont été réunis pour l’essentiel dans deux ouvrages : Micropolitiques, paru en 2007 et Qu’est-ce que l’écosophie ?, paru en 2013. Il s’agira ainsi d’identifier les axes de réflexion et les orientations pratiques que l’écosophie de Guattari proposait il y a trente ans, pour en suivre les développements possibles et les nouvelles perspectives dans les travaux théoriques et les expérimentations sociales et politiques contemporaines. La recherche sera structurée selon trois axes principaux, qui reprennent les trois dimensions de l’écologie selon Guattari : l’écologie environnementale (avec une attention particulière à la dimension « géophilosophique » et « géocentrée » développée par Deleuze et Guattari dans leur philosophie commune et aux pensées de la Terre contemporaines) ; l’écologie mentale (axe qui comportera une réflexion sur l’ « écologie industrielle de l’esprit », l’époque des appareils et la perspective guattarienne d’une « ère post-médias ») et l’écologie sociale (axe structuré autour de la théorisation et de la mise en pratique d’expérimentations « micropolitiques »). Le projet essaiera donc de montrer que l’écosophie peut constituer un cadre théorique d’ensemble pour réunir des approches qui concernent à la fois la relation entre nature et culture, humains et non humains, la réinvention de la manière d’habiter les territoires (physiques, culturels et existentiels), les transformations de la subjectivité déterminées par les innovations technologiques et la réinvention de modèles sociaux et politiques. Il s’agira également d’affirmer que ces formes de « production de subjectivité » (individuelle et collective) ne peuvent être pensée autrement que dans une perspective de sortie du capitalisme, de ses modes de production, de consommation, de socialisation, de « programmation » des subjectivités et de subordination généralisée à l’équivalent monétaire et à la valeur économique.