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Yuji NISHIYAMA

Ancien(ne) Directeur de programme Japon  du 01/07/2010  au 30/06/2016

Direction de programme : L'université comme architecture (ir)rationnelle de la philosophie

Résumé : En Europe moderne, l’établissement de l’université est inséparable de l’hégémonie académique de la philosophie. Kant, Humboldt, Fichte, Schleiermacher, Schelling, Hegel, Schopenhauer, Nietzsche, Heidegger, Ortega, Weber, Jaspers, Derrida… les penseurs qui ont écrit sur l’université sont presque tous des professeurs d’université, et c’est aussi en relation avec les institutions universitaires qu’ils développé leur pensée Dans ce programme, nourri par la référence à un certain nombre d’essais de philosophes sur l’université, nous étudions la place que l’université consacre aux différentes disciplines, y compris la philosophie. L’objectif est de mettre en lumière les contextes historiques qui sont ceux de l’université, ainsi que la dimension sociale qui lui est liée. Ce programme s’articule autour de trois axes majeurs:
- La structure de l’université : on analysera d’abord le jeu de relations, internes ou externes, inséparables de l’université. Comme l’a bien montré Kant, l’université et en jeu des configurations conflictuelles entre différentes discipline, en même temps qu’elle tisse des relations entre des pouvoirs hétérogènes. Il s’agira de faudra réfléchir sur ces doubles structures qui font de l’université un lieu à la fois fermé et ouvert, indépendant et en prise sur la société.
- Les modalités de l’université : on mènera une réflexion sur l’idée et la pratique de la pédagogie proposées et élaborées par les philosophes. Cette enquête ne portera pas seulement sur les modalités de l’éducation et de la recherche à l’université, mais aussi sur la question de la pédagogie dans le contexte plus vaste de la philosophie de l’éducation depuis Platon, qui constitue précisément l’un des axes essentiels de la philosophie occidentale.
- Les limites de l’université : on s’interrogera, enfin, sur les limites de l’université, architecture rationnelle élaborée depuis sa fondation au XIIe siècle. Dans la mesure où l’on accorde à l’université la liberté inconditionnelle de rechercher la vérité, cette recherche s’accompagne inévitablement d’un rapport, réfléchi ou non, à l’irrationnel. À cette frontière entre le rationnel et l’irrationnel, la foi en la vérité est mise à l’épreuve au-delà des connaissances scientifiques. C’est du rapport entre université, foi et croyance, qu’il sera ici question.
Mettre en question les limites même de l’université, architecture (ir)rationelle de la philosophie, impliquera aussi, dans le cadre de ce programme, de mener une réflexion sur ce lieu situé à la frontière de l’université que constitue le CIPh.