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André LAKS

Ancien(ne) Directeur de programme du 01/07/1998  au 30/06/2004

Direction de programme : Les Anciens

Résumé : La référence à la Modernité, récurrente dans le discours philosophique contemporain, assure par contrecoup aux Anciens une visibilité enviable, en particulier du point de vue d'une discipline en perte de vitesse comme l'est la philologie classique. Pour mieux comprendre ce qui se joue dans cette constellation, on se propose de se livrer à une généalogie de la distinction des Anciens et des Modernes, et d'entreprendre un inventaire critique des concepts et des procédures qu’elle implique.
Le matériau de cette enquête sera tiré des grands moments où la distinction est opératoire, à commencer par l'Antiquité classique elle-même (sous la forme des Anciens et des Nouveaux). Le moment paulinien, avec les conséquences de l'inclusion de l'Ancien Testament dans le canon, retiendra l'attention à côté de la Renaissance, de la « Querelle des Anciens et des Modernes » et, dans son prolongement, du motif moderne du « retour aux Anciens ». On s'intéressera tout particulièrement aux répercussions qu'entraîne l'adoption de nouvelles césures et périodisations, aux différentes modalités du rapport pouvant s’instaurer entre le « nouveau » et l’ « ancien » (rompre avec un passé devenu étranger, assumer l'héritage, rétablir une continuité-partielle), ainsi qu'à la mise en oeuvre de procédures interprétatives définies, allégorie, herméneutique, ou analyse. Ainsi sera préparée la voie à une réévaluation des impacts, positifs ou négatifs, mais en tous cas incontournables, que l'émergence au XIXe siècle d'une science de l'Antiquité put avoir sur notre rapport aux Anciens, qui doit toujours désormais aussi être, volens nolens, un rapport à la philologie.